samedi 13 août 2016

Une belle fin

La meilleure façon de réussir sa vie est de ne pas rater sa mort. Je m'explique, pour dissiper tout malentendu. Le jour du grand départ que laisserons-nous derrière nous ? Quels souvenirs ? Quelles images ? Quel héritage même ?
Je ne suis pas religieux, je pense même que la religion n'a plus lieu d'être dans la société d'aujourd'hui, mais comme nous tous, des questions demeurent et des angoisses perdurent. Puis me viens cette phrase de Terry Pratchett : "Là où je suis la Mort n'y est pas, et lorsqu'elle arrive, je n'y suis plus." Dans son oeuvre, "le Disque Monde", Pratchett nous fait comprendre qu'avant de penser à la Mort, il faut penser à vivre.
Et nous voilà avec "Une Belle Fin" d'Uberto Pasolini qui traite du sujet à la perfection en nous faisant réfléchir via un petit bonhomme austère mais intègre et généreux. Intègre envers la société, généreux envers les... morts, les personnes dernièrement décédées surtout. (Faut quand même préciser que ce film a été vendu comme une comédie).

Au travers de ce petit bonhomme très attachant, nous allons découvrir que la vie ce n'est pas ça, ne n'est pas ce que l'on voit, ce n'est pas ce liquide visqueux dans lequel on patauge que l'on appelle la société, fléau générateur de solitude. Car la solitude est un autre sujet traitée dans "Une Belle fin". Car en définitive,si nous baissons la tête dans le but de faire bon genre auprès de notre patron dans l'attente d'un remerciement, pardon, d'un hypothétique remerciement, nous faisons fausse route. Nous nous enfermons dans un monde de solitude où nous ne connaissons plus nos voisins, où nous oublions les odeurs, les saveurs, la beauté. Et pire, nous nous vautrons dans la solitude, la frustration, nous oublions ce que la vie renferme de plus merveilleux, et n'en gardons que ce qui et terne et froid. Au final, pourquoi ? Je n'ai pas envie de dire pour rien, car c'est juste le chemin qui n'est pas bon et j'ai envie de dire, c'est à nous de créer notre but, puisque c'est nous qui animons nos vies au final, même si des événements viennent perturber ou agrémenter notre parcours. 
Je ne sais pas s'il y a une vie éternelle, je verrai ça en temps voulu, mais je sais que je ne voudrais pas voir mon image disparaître en même temps que moi. C'est peut-être pour ça que la vieillesse fait peur. Archétype de la solitude (ce mot revient toujours) mais aussi d'une mémoire atrophiée. La vieillesse, c'est un peu comme si on effaçait le meilleur de nous même de la carte mémoire de l'existence. 
Pour avoir assisté des enterrements, une image des plus flagrantes que j'en garde est chaque personne venue accompagner le défunt est un fragment de sa vie. Et irrémédiablement, en fonction de notre vécu avec cette personne, des réminiscences de l'être aimé et disparu interviennent sans prévenir, sur une phrase, une vision, une odeur, un objet. C'est peut-être ça que l'on appelle un fantôme.
C'est le message de Uberto Pasolini en tout cas, et contrairement à tout ce que je viens de dire, "Une Belle Fin" est un film lumineux et coloré qui illustre très bien que la solitude est le début de la mort tandis que le souvenir est un prolongement de la vie.
Votre serviteur


jeudi 11 août 2016

DUNE

Peut-on comparer le film au roman ? De prime abord, je dirais non. Un roman est beaucoup plus détaillé, plus fourni qu'un film. D'ailleurs, il n'y a rien de plus qui m'énerve que d'entendre "Oh ! le roman est beaucoup mieux." Bien évidemment. Ce sont deux matières différentes. Le roman est la réflexion personnelle d'un auteur. Le film est un projet commun, un travail d'équipe sous la direction d'un réalisateur et bien entendu la supervision d'un producteur. Bien entendu, l'éditeur va reprendre le rôle de supervision, mais ce rôle est beaucoup moins oppressant. Ce sont deux métiers différents.


Revenons au sujet. Même si les deux sont incomparables, le film ne cesse de rappeler des éléments du roman d'Herbert qui, rappelons-le, a supervisé le film de David Lynch. Et cette analogie entre le livre et le film est le principal point faible du film. Déjà que celui-ci a mal vieilli, pire que les effets spéciaux ne sont pas géniaux, même pour l'époque (Star Wars et Blade Runner sont passés avant quand même). Et ne parlons pas de la narration... Ah bah non, on va en parler quand-même c'est elle qui casse le film.
 
Alors, je rassure le lecteur de ce billet : je ne cherche pas à casser le film. Au contraire, je cherche à le défendre, surtout quand j'entend que tout le monde fantasme sur la version avortée de Jodorowski oubliant que l'artiste chilien est un très mauvais réalisateur. Car oui, Dune aurait dû être le film de référence dans la Science-Fiction.


Seulement, voilà. Voulant faire du fan-service avant l'heure, Lynch s'est lamentablement planté. Il a tiré du livre tout ce qui le ralentissait à commencer par les pensées des personnages qui lèvent toute empathie, et signe une narration déplorable. Heureusement que les acteurs sont très bons, sinon "Dune" ne serait pas considéré comme un nanar mais comme un véritable navet. Mais nous y reviendrons plus tard.

Là, où Lynch s'est surpassé dans l'art de la confusion est qu'il oublie très souvent l'esprit du livre. A commencer par les ordinateurs qui sont remplacés par les "Mentats", hommes conditionnés à être de véritables logiciels humains. Certes, un film n'est pas tenu de suivre le roman, je veux pour exemple Tom Bombadil dans "le Seigneur des Anneaux" mais quand un film reprend le côté psychédélique et new-âge d'un roman, il faut qu'il assume jusqu'au bout. Bon, ne parlons pas de l'absence de capes chez les Fremens, (là ok, je chipote), de la "polygamie" de Stilgar et celle imposée à Paul Muab-Dib (qui elle aurait pu être développée) ou encore le combat dans l'arène entre Feyd-Rautha (joué par Sting) contre des esclaves. 
 
 
Oui, ce sont des détails, et le syndrome Tom Bombadil tourne autour de mon clavier. Or, David Lynch persiste dans l'art de la dichotomie narrative et s'évertue à faire référence au livre tout en ne le respectant pas. Je parlais de la narration avec les pensées des personnages que Lynch a porté à l'écran et qui polluent le film, que penser des personnages ? Oui les acteurs sont bons ! Oui presque tous les personnages sont là ! Et c'est encore un problème. La présence de certains n'est plus justifié. Déjà que le livre lui-même rencontre ce problème avec certains passages (mais au fil du cycle on comprend leur présence). Je pense à Liet Kynes ou Gurney Halleck dont le rôle dans le film est négligeable. Leur présence saccade le film et l'on assiste à un défilement d'images et de personnages pour assurer le fan service. Marvel n'a rien inventé.

Cette adaptation est difficilement défendable. Surtout depuis un certain Peter Jackson. On l'a bien vu, l'intégrale du "Seigneur des Anneaux" fait 1200 pages et il a fallu 3 films de plus de 3 heures chacun pour l'adapter (et je ne parle pas des versions longues). Le premier tome de Dune fait 800 pages soit l'équivalent d'une trilogie à la Star Wars (soit 3 films de 2heures ou un diptyque de 3heures pour chacun).
 
Et pourtant, il y avait de très bonnes idées et de bonnes initiatives. Je ne sais pas ce qui a été voulu par DiLaurentis et ce qui a été voulu par Lynch. Parait-il que la Director's cut n'est pas mieux (mais au moins on voit Gurney Halleck jouer de la ballisette). D'ailleurs, non seulement je déteste l'expression Director's cut, mais pour moi un film quand il est tourné, il n'a pas à être changé. 
 
Les bonnes idées ? Les pustules et la perversité du Baron Harkonnen. Un excellent méchant dans l'histoire du cinéma. En règle générales, la caractérisation des Harkonnen est très subtile, très intéressante. D'ailleurs, Sting s'en sort pas mal en Feyd-Rautha. Le duel entre Paul et celui-ci est une très bonne scène qui aurait pu avoir plus d'intensité si l'on avait vu ce dernier à l'œuvre un peu plus tôt. Le roman relate un combat dans l'arène entre Feyd-Rautha et des gladiateurs, cette idée aurait pu être creusé et donner plus d'impact.
De même que les deux autres familles, à savoir les Corrinos et les Atréïdes drapés dans de somptueux costumes et donc la caractérisation est fidèle au livre.
 
 
 
"Dune" aurait pu être un meilleur film, une meilleure adaptation. Peut-être qu'un jour quelqu'un en fera un remake intéressant. Reste les livres que je ne saurai que trop vous conseiller et qui vous permettront de savoir pourquoi son adaptation a été un échec.

Et ne me parlez pas de Jodorowski.

Votre Serviteur

Lorenzo Garnieri

dimanche 24 avril 2016

After Hours

Martin Scorsese a tourné de grands films avec de grands comédiens. Mais il a aussi tourné de petits bijoux avec des acteurs moins connus. Car, il faut le reconnaître, lorsqu'on parle de Scorsese, soit on évoque ses films de mafia, soit on débat sur quelle période entre DeNiro et DiCaprio est la meilleure. Sauf qu'on oublie ce petit bijou qu'est "After Hours" qui met en scène l'excellent et trop méconnu Griffin Dunn.

Commençons par le pitch : un homme, de ce qu'il y a de plus commun rencontre une femme. Ils discutent et se donnent rendez-vous. Hélas, pour le pauvre diable campé par Griffin Dunn rien de va se passer comme prévu et le film va partir dans un rythme endiablé, une suite de mésaventures rocambolesques pour le pauvre garçon qui voulait juste passer une soirée agréable avec une jeune fille. Et je m'arrêterai là pour ne pas dévoiler toute l'histoire.


Car oui, l'intrigue est sujet à de multiples rebondissements, où nous, spectateurs nous ne pouvons qu'éprouver que de l'empathie pour Griffin Dunn. Le choix de ce dernier est judicieux parce qu'en prenant un inconnu comme principal protagoniste, nous nous identifions facilement à ce personnage qui aurait dû rester chez lui au lieu de rencontrer des personnes loufoques et complètement barrés. Lui il veut juste rentrer chez lui, eux veulent lui faire la peau. Une nuit de célibataire qui tourne au cauchemar. 
Après comme tout Scorsese, la mise en scène est irréprochable, les comédiens toujours aussi impeccables et les scènes de nuit toujours aussi fabuleuses. Et ce petit bijou au rythme endiablé prouve que Scorsese est un touche à tout qui néglige aucun détail.

Votre Serviteur

Lorenzo Garnieri

samedi 16 avril 2016

Roger Corman

Quel point commun entre Francis Ford Coppola, Matin Scorsese, Ron Howard, Joe Dante et Jonathan Demme ?
Alors ...?
Au fond à droite ?
Ok, j'embraille... attention je dévoile :
Ils ont été révélé par le maître de la série B, j'ai nommé Roger Corman.
Alors, oui, je sens que tout les cinéphiles, fan de Truffaut, Fellini, Bergman... Heu ? Pardon ? Ah, je viens de lire que Roger Corman a également diffusé des films prestigieux de ces cinéastes.
Parce que oui, un réalisateur, c'est aussi révéler des hommes d'exception, et voici quelques grands noms et les films révélé par le maître de la série B : 
- Coppola: L'Halluciné (avec Nicholson) et Dementia 13 
- Ron Howard : Lâchez les bolides
- Scorsese : Boxing car Bertha

Mais aussi Joe Dante, Jonathan Demne et bien d'autres... 
Ah ? là je parle du producteur ? Ok ! Oui, j'affirme que Corman est un excellent réalisateur. De séries B, certes, mais il faut bien expérimenter le genre pour découvrir des chefs d'oeuvres. Jouer les fines bouches c'est bien, mais avant de devenir un grand peintre, Picasso a du faire des tonnes de tests et d'expérience. Et surtout, surtout qu'à l'époque le numérique n'existait pas. Pour les effets spéciaux c'était à la débrouille avec peu de moyens humains, financiers et matériel. Alors on peut rire des créatures fabriquées à l'époque, mais elles n'étaient pas là, aurions-nous Alien ? Prédator ? les films de Carpenter ? Je pense que cela aurait été plus difficile.


Mais Corman c'est aussi une oeuvre, une vision de la vie sur comment réagirions-nous dans des situations surnaturelles ? Comme dans "la dernière femme sur Terre" où deux hommes et une femme sont les seuls survivants d'un cataclysme et doivent apprendre à vivre ensemble ou encore "la petite boutique des horreurs" où un botaniste doit nourrir une plante carnivore avec du sang humain.
S'essayant à divers genre, c'est surtout le fantastique qui a été (et est toujours) le domaine de prédilection du monsieur. Monsieur qui sait s'entourer de grands acteurs (inconnus à l'époque ou en devenir) : Boris Karloff, Charles Bronson, Jack Nicholson, Patrick McNee, Vincent Price, William Shatner,... 
Et un mec qui nous révèle de grands réalisateurs et nous met en scène de grands acteurs avec si peu de budget (2 à 5 jours de tournages par films environ), j'appelle ça un génie.

Votre Serviteur.

Lorenzo Garnieri


dimanche 10 avril 2016

Les Cantos d'Hypérion de Dan Simmons

Certainement l'une des plus grandes oeuvres de science-fiction. Une saga au-delà de l'espace et du temps. L'histoire même de la saga nous plonge dans le vide intersidéral. Sept voyageurs (un consul, une détective, un templier, un érudit affublé d'un nourrisson, un poète, un prêtre et un colonel) doivent se rendre sur la planète Hypérion pour effectuer un pèlerinage sur le site des tombeaux du temps, où règne le terrible et mythique Gritche, créature mythique du futur qui progresse dans le temps inversé. En somme, son futur est le passé et son passé sera son futur. 
Les Cantos d'Hypérion débutent par le premier volet, Hypérion, où les sept voyageurs se sachant condamnés s'ils ne collaborent pas ensemble, vont livrer leurs motivations aux autres. Au-delà d'une simple histoire, c'est surtout le monde de Dan Simmons qui nous sera dépeint pour faciliter l'avancé de l'histoire dans "La chute d'Hypérion" dans lesquels l'action s'ouvre et l'intrigue s'intensifie.
Voici donc la base d'une véritable oeuvre métaphysique où Simmons nous brosse un univers futuriste nommé l'Hegire, constitué d'un vaste réseau distran où l'on peut voyager d'un monde à l'autre sans déficit de temps, comme dans Stargate qui s'est amplement inspiré d'Hypérion pour sa porte des étoiles. Un univers où la Terre a disparu, avalée par un trou noir, un univers en proie à la guerre contre les Extros, des humains qui ont mutés dans l'espace, et où l'Intelligence Artificielle est en passe de devenir la nouvelle espèce dominante. 
Mais c'est surtout la notion de temps qui est mis à mal par Simmons, où le temps inversé et le temps réel vont s'entre-croiser tandis que l'humanité doit faire un choix entre disparaître sous l'opulence, la facilité, le confort, ou survivre dans l'anarchie et la renonciation.   
Sans trop en dévoiler, Simmons est doté d'une écriture inventive et captivante, mêlant le suspens, l'émotion et la réflexion. Le lecteur n'est pas dupé, voir même libre, libre d'imaginer la configuration de cet univers, libre de s'imaginer ses personnages. 

Autre force d'Hypérion : son rythme. Je n'ai jamais vu une alternance de rythme aussi bien gérer dans un livre. Tantôt calme pour placer le récit et son avancée, tantôt effréné. Parfois j'avais l'impression de voir un film de Nolan (je pense à Inception) alors que je lisais un livre de Science Fiction. Notons aussi d'innombrables allusions aux poète John Keats, poète anglais du 18ème siècle et auteur du recueil Endymion.  
D'ailleurs, ce n'est pas une surprise de voir la suite de la saga "Les Voyages d'Endymion" écrite en 1997. Je dois avouer que j'ai moins aimé mais "Endymion" et "l'Eveil d'Endymion" restent tout de même d'incroyables romans de par leurs fausses pistes et leurs transversalités avec Hypérion. 
Il ne vous reste plus qu'à découvrir cette saga addictive commencée en 1989, où le temps et l'espace ne sont plus qu'un concept et où nos perceptions de l'espace-temps sont mises à mal.

Votre serviteur

Lorenzo Garnieri.

samedi 9 avril 2016

Georges Mélies

Au début, vint la lumière, ou plutôt les Lumières. Mais il manquait quelque chose, un petit détail qui allait donner au cinéma ses lettres de noblesse. Un élément qui fait qu'aujourd'hui on attend le prochain "Star Wars", qu'on a adoré le "Seigneur des anneaux", qu'on flippe devant "Conjuring", un petit détail qui a donné naissance à de grands cinéastes tel que Chaplin, Nolan ou encore Scorsese, Coppola et bien d'autres encore. Ce petit quelque chose qui fait que le cinéma d'aujourd'hui nous passionne, fait débat, crée des enchantements comme des déceptions. Ce petit quelque chose c'est le divertissement.
Et c'est là qu'intervient le père créateur, celui qui est à la base de tout, celui qui nous a offert le rêve sur pellicules, j'ai nommé Georges Mélies.
Plus de 500 films à son actif (on parlerait de 600 même), bien sûr des courts métrages et des moyens métrages, tournés entre 1896 à 1914 dans une thématique : voyage à travers l'impossible.
Mais pour nous faire rêver et inspirer une légion de cinéastes talentueux, Georges Mélies ne s'est pas contenté de nous raconter une histoire, mais de trouver les moyens pour nous la raconter.
Beaucoup de ses films ont été détruits hélas, car la guerre a précipité la faillite de la société de production du Maître, mais aujourd'hui encore nous retrouvons des bobines que l'on croyait perdues à tout jamais.
D'ailleurs, Martin Scorsese lui rend un très bel hommage dans son film "Hugo Cabret" que je vous recommande chaudement. Même si l'histoire est assez romancée, cette ode au cinéma est une initiation au rêve, une invitation au voyage. 
Et si vous avez l'occasion de voir un des films de Mélies, dîtes-vous bien que même si c'est un vieux film c'est grâce à cette oeuvre, à ces oeuvres, qu'existe la magie du cinéma. 
Si je devais vous recommander trois films parmi son oeuvre, ça serait : 
- Le voyage dans la lune
http://www.dailymotion.com/video/xbv03c_georges-melies-le-voyage-dans-la-lu_shortfilms

C'était l'histoire d'un homme qui avait un rêve, c'est l'histoire d'un public qui rêve.
Merci Georges Mélies.

Votre Serviteur

Lorenzo Garnieri

mardi 5 avril 2016

Les Maîtres du Temps

Fan de bd et de science fiction je ne peux que vous que vous recommander ce dessin animé dont la réalisation est signée Renée Laloux et les dessins par le maître Moebius.
Très années 80, cette adaptation de "l'Orphelin de Perdide", roman de Stefa Wul, nous raconte l'histoire de Piel, petit orphelin perdu sur la planète Perdide suite au décès de son père et qui doit survivre dans un territoire hostile en attendant l'arrivée des secours.
La première fois  que j'ai vu "Les Maîtres du temps" je devais avoir 7 ou 8 ans. A l'époque ce fut une claque magistrale, aussi bien visuelle que scénaristique. Et c'est toujours avec plaisir mais non sans une pointe de nostalgie que je revois cette oeuvre de l'animation française, puisque produite par TF1 et Télécip (racheté depuis par Telfrance en 1993)  
Seul bémol : le titre, où l'on passe plus de temps à chercher les maîtres du temps qu'à comprendre l'histoire. Donc si vous regardez cet animé, dites-vous bien que vous visualisez "L'orphelin de Perdide"
"Les maîtres du temps" relatent les aventures d'un jeune orphelin qui livré à lui même sur la planète Perdide attend qu'un ami de son pére vienne a son secours.
Esthétiquement, l'animé a certes un peu vieilli mais a le mérite d'être vu au moins une fois :
- Pour son histoire à la fois drôle et mélancolique (et stop, je m'arrête là), 
- Pour ses personnages dont certains sont attachants comment Piel, le petit garçon, On encore Silbad, le vieux baroudeur
- Son esthétique et ses dessins signés Moebius, (je pense surtout au design des hommes-oiseaux et aux créatures de la forêt des Dolongues), 
- Mais c'est surtout sa vision de l'espace temps et ses interrogations sur le paradoxe temporel, les secrets de l'univers et surtout le lien entre science et mysticisme. Car c'est là la réussite de ce dessin animé, c'est de jouer progressivement avec notre perception de l'univers. Lentement, mais sûrement, Laloux et Moebius (par le biais de l'écriture de Stefan Wul) brouillent nos sens et notre compréhension au fur et à mesure que nos héros s'enfoncent dans les confins de l'univers pour sauver l'enfant... Mais je n'en dis pas plus car je ne veux rien dévoiler.
Enfin, je ne peux que conseiller "Les maîtres du temps", par nostalgie pour ceux comme moi qui l'on découvert en 1981, et par curiosité pour ceux qui sont né plus tard.
"Les maîtres du temps", un animé de maîtres (Laloux-Moebius-Wul) pour un public passionné d'espace temps, de BD et de philo-mystique

Votre serviteur

Lorenzo Garnieri