mardi 23 juillet 2013

Festen

Mon Avis

Certainement l'un des films les plus parfait du cinéma moderne. Pourquoi ? Loin des films à gros budget, Festen brille par l'intelligence de son scénario, le cynisme de ses dialogues et surtout sa réalisation totalement épurée et qui lancera le dogme 95 hélas trop vite oublié et qui pourtant méritait d'être mis en avant. 
Festen est une véritable prise d'otage et nous tient sous tension jusqu'à la fin, nous mettant mal à l'aise face à ce que l'on appelle la loi du silence (dans ce cas précis, cela concerne l'inceste). Très intimiste, Thomas Vinterberg nous convie dans un voyeurisme malsain, nous prenant à témoins  malgré nous.


L'histoire : 

Ce sont les 60 ans de Helge, le patriarche de la famille Klingenfeldt. Toute la famille est conviée, proche mais aussi éloigné. Tout s'annonce sous les meilleurs hospices jusqu'à ce que l'un des enfants annoncent une terrible vérité lors du repas concernant sa soeur qui s'est suicidée quelques années plus tôt... 
C'est alors que sonne l'heure des règlements de comptes, des non-dits que l'on croyait oubliés et qui refont rapidement surface.

Fiche technique :

Réalisation et scénario :
Mark Vinterberg (La chasse)

Avec : 
Christian : Ulrich Thomsen (Hitman, Revenge)
Michael : Thomas Bo Larsen (La Chasse)
Helen : Paprika Steen (Les Idiots)


Distinction : Prix du Jury du Festival de Cannes 1998



vendredi 18 janvier 2013

Le Président (1961)

Si je dois donner une liste de mes réalisateurs préférés et que j'estime être les meilleurs, c'est d'office que je placerais Henri Verneuil. Pourquoi ? Il suffit juste de regarder sa filmographie : "Un Singe en Hiver", "Le clan des Siciliens", "Mayrig", et tant d'autres encore. Sans oublier sa collaboration avec ce qui ce faisait de mieux à l'époque : Michel Audiard a signé la majorité de ses dialogues, et il met brillamment en scène Jean Gabin, Lino Ventura, Bernard Blier ou encore des petits "jeunes" comme Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon.
Et lorsqu'il s'attaque à la politique, Henri Verneuil sait se montrer, encore une fois incisif et prend parti sans état d'âme dans ce film mêlant complot, intrigue et dénonciation.

L'histoire :

Ancien président du conseil, Emile Beaufort vit une retraite paisible où il rédige ses mémoires avec l'aide de sa secrétaire Mlle Millerand. Il apprend que son ancien chef de cabinet, Chalamont, a de fortes chances d'être désigné comme président de la république.
(Il est important de préciser que le film remonte à 1961 et qu'à l'époque, le suffrage universel directe n'existait pas encore. Il sera été voté par référendum et approuvé par Charles de Gaulle en 1962.)
Redoutant une prise de pouvoir par les grandes financières du pays, Emile Beaufort se replonge quinze ans en arrière, lors de la fin de sa vie politique, dans une époque où l'Europe n'existait pas encore, mais dont les politiciens du passé (et du présent) s'évertuaient à nous faire passer d'un rêve humaniste à une chimère financière afin de satisfaire leur intérêts personnels plutôt que l'intérêt du peuple.

Pourquoi le (re)découvrir :
Pour Jean Gabin, magistral, encore une fois, en vieux président au verbe parfais, interprétant les mots de Michel Audiard avec son charisme et son talent naturel, jouant ces vieilles bêtes blessées mais jamais vaincues. Son intelligence de jeu, sa gouaille, sa implication et sa générosité nous livre un Président Beaufort à la fois solide mais vulnérable, savant mélange d'Aristide Briand et de Georges Clémenceau., devant se battre devant ses adversaires mais aussi contre les membres de son parti.
A noter aussi son intrigue politique encore d'actualité aujourd'hui dans un contexte de crise financière, causant l'anxiété, et l'intérêt aussi, des économistes et politiques d'autrefois. Pourtant nous n'étions qu'en 1961 et nous n'avions pas encore connu la crise pétrolière à cette époque, néanmoins, à l'époque certains voyaient déjà les prémices de la crise actuelle. Il est important de souligner que la France était en pleine guerre d'Algérie et lutter pour maintenir ses colonies, allusion fortement bien traduite par le monologue de Jean Gabin lors de son discours à l'Assemblée Natonale.
Enfin, il ne faut pas oublier la prestation de Bernard Blier, majestueux en Chalamont, nous montrant qu'il était un très grand tragédien aussi.

Oui, parce qu'il était visionnaire en son temps, "le Président" est un film à (re)découvrir absolument.

Réalisation par Henri Verneuil
Dialogues de Michel Audiard
D'après le roman de George Simenon
Muisque de Maurice Jarre - Ouverture : le Vaisseau Fantôme de Richard Wagner
Avec
Jean Gabin : Le président Emile Beaufort
Bertrand Blier : Philippe Chalamont
Renée Faure : Mme Millerand
Henri Crémieux : Antoine Monteil, ministre des finances


mercredi 9 janvier 2013

L'Odyssée de Pi


L'histoire

Adaptée de "l'histoire de Pi" écrit par l'écrivain Canadien Yann Martel, ce film raconte le périple de Pi Patel. Ce dernier a passé son enfance à Pondichéry, comptoir Français situé en Inde. Après une enfance mouvementée, il embarque à 17 ans dans un Cargo transportant des animaux sauvages en direction du Canada où l'attend une nouvelle vie. Seulement voilà, suite à un sinistre naufrage en pleine mer, il se retrouve seul sur un canot de sauvetage en compagnie d'une Hyène, d'un zèbre, d'un Ouran-Outang mais surtout avec Richard Parker... un féroce tigre du Bengale. Pi doit faire preuve de courage et de persévérance pour lutter pour sa survie.

Une fable épique entre Mythologie et Philosophie

Ang Lee avait déjà heurté notre sensibilité avec "le secret de Brokeback Moutain", et avec "Tigre et Dragon" ainsi que "The Incredible Hulk" (désolé) il a fait l'étalage de sa maitrise des effets visuels. Avec l'Odyssée de Pi, il nous signe un film, que dis-je, un conte alliant émotion à l'esthétique.
Oui, nous pouvons le dire, Pi est un conte épique et mystique nous donnant matière à réfléchir par rapport à notre place vis à vis de la religion, telle quelle soit. Parti pris risqué mais à la morale appréciable et profonde.

Car oui, à travers des questionnements du personnage de Pi, ce sont nos propres interrogations qui nous sont soumises, notamment celles concernant notre propre spiritualité, notre place dans ce monde et notre réaction face à l'adversité. Cette dernière est représentée par la tempête, mais aussi par le Tigre, qui incarne aussi bien nos peurs et nos angoisses que les obstacles se dressant dans notre quotidien.
Certains le disent naïf, il n'en est rien, car écrit et réalisé intelligemment, "l'Odyssée de Pi" est un film qui ne vous laissera pas indemne, au contraire, il s'inscrit dans la verve de "Total Recall" ou "Inception" laissant le spectateur cultiver son imaginaire et méditer sur ce spectacle qu'il vient d'assister.

L'Odyssée de Pi

Réalisé par Ang Lee
Avec :
Irfan Khan (Slumdog Millionnaire) : Pi adulte
Suraj Sharma : Pi adolescent
Tabu : la mère de Pi
Rafe Spall : l'écrivain
et
Gérard Depardieu (voulait-il une carte d'identité indienne ?)
Tobey Maguire (Spiderman de Sam Raimi, ses scènes ont été coupées au montage finalement donc vous ne le verrez pas)

Scénario : David Magee d'après le roman de Yann Martel
Musique : Mychael Danna (Little Miss Sunshine)
Montage : Tim Squyres (Syriana, Tigres et Dragon)
Costumes : Arjun Bahin
Décors : Dan Webster