dimanche 24 avril 2016

After Hours

Martin Scorsese a tourné de grands films avec de grands comédiens. Mais il a aussi tourné de petits bijoux avec des acteurs moins connus. Car, il faut le reconnaître, lorsqu'on parle de Scorsese, soit on évoque ses films de mafia, soit on débat sur quelle période entre DeNiro et DiCaprio est la meilleure. Sauf qu'on oublie ce petit bijou qu'est "After Hours" qui met en scène l'excellent et trop méconnu Griffin Dunn.

Commençons par le pitch : un homme, de ce qu'il y a de plus commun rencontre une femme. Ils discutent et se donnent rendez-vous. Hélas, pour le pauvre diable campé par Griffin Dunn rien de va se passer comme prévu et le film va partir dans un rythme endiablé, une suite de mésaventures rocambolesques pour le pauvre garçon qui voulait juste passer une soirée agréable avec une jeune fille. Et je m'arrêterai là pour ne pas dévoiler toute l'histoire.


Car oui, l'intrigue est sujet à de multiples rebondissements, où nous, spectateurs nous ne pouvons qu'éprouver que de l'empathie pour Griffin Dunn. Le choix de ce dernier est judicieux parce qu'en prenant un inconnu comme principal protagoniste, nous nous identifions facilement à ce personnage qui aurait dû rester chez lui au lieu de rencontrer des personnes loufoques et complètement barrés. Lui il veut juste rentrer chez lui, eux veulent lui faire la peau. Une nuit de célibataire qui tourne au cauchemar. 
Après comme tout Scorsese, la mise en scène est irréprochable, les comédiens toujours aussi impeccables et les scènes de nuit toujours aussi fabuleuses. Et ce petit bijou au rythme endiablé prouve que Scorsese est un touche à tout qui néglige aucun détail.

Votre Serviteur

Lorenzo Garnieri

samedi 16 avril 2016

Roger Corman

Quel point commun entre Francis Ford Coppola, Matin Scorsese, Ron Howard, Joe Dante et Jonathan Demme ?
Alors ...?
Au fond à droite ?
Ok, j'embraille... attention je dévoile :
Ils ont été révélé par le maître de la série B, j'ai nommé Roger Corman.
Alors, oui, je sens que tout les cinéphiles, fan de Truffaut, Fellini, Bergman... Heu ? Pardon ? Ah, je viens de lire que Roger Corman a également diffusé des films prestigieux de ces cinéastes.
Parce que oui, un réalisateur, c'est aussi révéler des hommes d'exception, et voici quelques grands noms et les films révélé par le maître de la série B : 
- Coppola: L'Halluciné (avec Nicholson) et Dementia 13 
- Ron Howard : Lâchez les bolides
- Scorsese : Boxing car Bertha

Mais aussi Joe Dante, Jonathan Demne et bien d'autres... 
Ah ? là je parle du producteur ? Ok ! Oui, j'affirme que Corman est un excellent réalisateur. De séries B, certes, mais il faut bien expérimenter le genre pour découvrir des chefs d'oeuvres. Jouer les fines bouches c'est bien, mais avant de devenir un grand peintre, Picasso a du faire des tonnes de tests et d'expérience. Et surtout, surtout qu'à l'époque le numérique n'existait pas. Pour les effets spéciaux c'était à la débrouille avec peu de moyens humains, financiers et matériel. Alors on peut rire des créatures fabriquées à l'époque, mais elles n'étaient pas là, aurions-nous Alien ? Prédator ? les films de Carpenter ? Je pense que cela aurait été plus difficile.


Mais Corman c'est aussi une oeuvre, une vision de la vie sur comment réagirions-nous dans des situations surnaturelles ? Comme dans "la dernière femme sur Terre" où deux hommes et une femme sont les seuls survivants d'un cataclysme et doivent apprendre à vivre ensemble ou encore "la petite boutique des horreurs" où un botaniste doit nourrir une plante carnivore avec du sang humain.
S'essayant à divers genre, c'est surtout le fantastique qui a été (et est toujours) le domaine de prédilection du monsieur. Monsieur qui sait s'entourer de grands acteurs (inconnus à l'époque ou en devenir) : Boris Karloff, Charles Bronson, Jack Nicholson, Patrick McNee, Vincent Price, William Shatner,... 
Et un mec qui nous révèle de grands réalisateurs et nous met en scène de grands acteurs avec si peu de budget (2 à 5 jours de tournages par films environ), j'appelle ça un génie.

Votre Serviteur.

Lorenzo Garnieri


dimanche 10 avril 2016

Les Cantos d'Hypérion de Dan Simmons

Certainement l'une des plus grandes oeuvres de science-fiction. Une saga au-delà de l'espace et du temps. L'histoire même de la saga nous plonge dans le vide intersidéral. Sept voyageurs (un consul, une détective, un templier, un érudit affublé d'un nourrisson, un poète, un prêtre et un colonel) doivent se rendre sur la planète Hypérion pour effectuer un pèlerinage sur le site des tombeaux du temps, où règne le terrible et mythique Gritche, créature mythique du futur qui progresse dans le temps inversé. En somme, son futur est le passé et son passé sera son futur. 
Les Cantos d'Hypérion débutent par le premier volet, Hypérion, où les sept voyageurs se sachant condamnés s'ils ne collaborent pas ensemble, vont livrer leurs motivations aux autres. Au-delà d'une simple histoire, c'est surtout le monde de Dan Simmons qui nous sera dépeint pour faciliter l'avancé de l'histoire dans "La chute d'Hypérion" dans lesquels l'action s'ouvre et l'intrigue s'intensifie.
Voici donc la base d'une véritable oeuvre métaphysique où Simmons nous brosse un univers futuriste nommé l'Hegire, constitué d'un vaste réseau distran où l'on peut voyager d'un monde à l'autre sans déficit de temps, comme dans Stargate qui s'est amplement inspiré d'Hypérion pour sa porte des étoiles. Un univers où la Terre a disparu, avalée par un trou noir, un univers en proie à la guerre contre les Extros, des humains qui ont mutés dans l'espace, et où l'Intelligence Artificielle est en passe de devenir la nouvelle espèce dominante. 
Mais c'est surtout la notion de temps qui est mis à mal par Simmons, où le temps inversé et le temps réel vont s'entre-croiser tandis que l'humanité doit faire un choix entre disparaître sous l'opulence, la facilité, le confort, ou survivre dans l'anarchie et la renonciation.   
Sans trop en dévoiler, Simmons est doté d'une écriture inventive et captivante, mêlant le suspens, l'émotion et la réflexion. Le lecteur n'est pas dupé, voir même libre, libre d'imaginer la configuration de cet univers, libre de s'imaginer ses personnages. 

Autre force d'Hypérion : son rythme. Je n'ai jamais vu une alternance de rythme aussi bien gérer dans un livre. Tantôt calme pour placer le récit et son avancée, tantôt effréné. Parfois j'avais l'impression de voir un film de Nolan (je pense à Inception) alors que je lisais un livre de Science Fiction. Notons aussi d'innombrables allusions aux poète John Keats, poète anglais du 18ème siècle et auteur du recueil Endymion.  
D'ailleurs, ce n'est pas une surprise de voir la suite de la saga "Les Voyages d'Endymion" écrite en 1997. Je dois avouer que j'ai moins aimé mais "Endymion" et "l'Eveil d'Endymion" restent tout de même d'incroyables romans de par leurs fausses pistes et leurs transversalités avec Hypérion. 
Il ne vous reste plus qu'à découvrir cette saga addictive commencée en 1989, où le temps et l'espace ne sont plus qu'un concept et où nos perceptions de l'espace-temps sont mises à mal.

Votre serviteur

Lorenzo Garnieri.

samedi 9 avril 2016

Georges Mélies

Au début, vint la lumière, ou plutôt les Lumières. Mais il manquait quelque chose, un petit détail qui allait donner au cinéma ses lettres de noblesse. Un élément qui fait qu'aujourd'hui on attend le prochain "Star Wars", qu'on a adoré le "Seigneur des anneaux", qu'on flippe devant "Conjuring", un petit détail qui a donné naissance à de grands cinéastes tel que Chaplin, Nolan ou encore Scorsese, Coppola et bien d'autres encore. Ce petit quelque chose qui fait que le cinéma d'aujourd'hui nous passionne, fait débat, crée des enchantements comme des déceptions. Ce petit quelque chose c'est le divertissement.
Et c'est là qu'intervient le père créateur, celui qui est à la base de tout, celui qui nous a offert le rêve sur pellicules, j'ai nommé Georges Mélies.
Plus de 500 films à son actif (on parlerait de 600 même), bien sûr des courts métrages et des moyens métrages, tournés entre 1896 à 1914 dans une thématique : voyage à travers l'impossible.
Mais pour nous faire rêver et inspirer une légion de cinéastes talentueux, Georges Mélies ne s'est pas contenté de nous raconter une histoire, mais de trouver les moyens pour nous la raconter.
Beaucoup de ses films ont été détruits hélas, car la guerre a précipité la faillite de la société de production du Maître, mais aujourd'hui encore nous retrouvons des bobines que l'on croyait perdues à tout jamais.
D'ailleurs, Martin Scorsese lui rend un très bel hommage dans son film "Hugo Cabret" que je vous recommande chaudement. Même si l'histoire est assez romancée, cette ode au cinéma est une initiation au rêve, une invitation au voyage. 
Et si vous avez l'occasion de voir un des films de Mélies, dîtes-vous bien que même si c'est un vieux film c'est grâce à cette oeuvre, à ces oeuvres, qu'existe la magie du cinéma. 
Si je devais vous recommander trois films parmi son oeuvre, ça serait : 
- Le voyage dans la lune
http://www.dailymotion.com/video/xbv03c_georges-melies-le-voyage-dans-la-lu_shortfilms

C'était l'histoire d'un homme qui avait un rêve, c'est l'histoire d'un public qui rêve.
Merci Georges Mélies.

Votre Serviteur

Lorenzo Garnieri

mardi 5 avril 2016

Les Maîtres du Temps

Fan de bd et de science fiction je ne peux que vous que vous recommander ce dessin animé dont la réalisation est signée Renée Laloux et les dessins par le maître Moebius.
Très années 80, cette adaptation de "l'Orphelin de Perdide", roman de Stefa Wul, nous raconte l'histoire de Piel, petit orphelin perdu sur la planète Perdide suite au décès de son père et qui doit survivre dans un territoire hostile en attendant l'arrivée des secours.
La première fois  que j'ai vu "Les Maîtres du temps" je devais avoir 7 ou 8 ans. A l'époque ce fut une claque magistrale, aussi bien visuelle que scénaristique. Et c'est toujours avec plaisir mais non sans une pointe de nostalgie que je revois cette oeuvre de l'animation française, puisque produite par TF1 et Télécip (racheté depuis par Telfrance en 1993)  
Seul bémol : le titre, où l'on passe plus de temps à chercher les maîtres du temps qu'à comprendre l'histoire. Donc si vous regardez cet animé, dites-vous bien que vous visualisez "L'orphelin de Perdide"
"Les maîtres du temps" relatent les aventures d'un jeune orphelin qui livré à lui même sur la planète Perdide attend qu'un ami de son pére vienne a son secours.
Esthétiquement, l'animé a certes un peu vieilli mais a le mérite d'être vu au moins une fois :
- Pour son histoire à la fois drôle et mélancolique (et stop, je m'arrête là), 
- Pour ses personnages dont certains sont attachants comment Piel, le petit garçon, On encore Silbad, le vieux baroudeur
- Son esthétique et ses dessins signés Moebius, (je pense surtout au design des hommes-oiseaux et aux créatures de la forêt des Dolongues), 
- Mais c'est surtout sa vision de l'espace temps et ses interrogations sur le paradoxe temporel, les secrets de l'univers et surtout le lien entre science et mysticisme. Car c'est là la réussite de ce dessin animé, c'est de jouer progressivement avec notre perception de l'univers. Lentement, mais sûrement, Laloux et Moebius (par le biais de l'écriture de Stefan Wul) brouillent nos sens et notre compréhension au fur et à mesure que nos héros s'enfoncent dans les confins de l'univers pour sauver l'enfant... Mais je n'en dis pas plus car je ne veux rien dévoiler.
Enfin, je ne peux que conseiller "Les maîtres du temps", par nostalgie pour ceux comme moi qui l'on découvert en 1981, et par curiosité pour ceux qui sont né plus tard.
"Les maîtres du temps", un animé de maîtres (Laloux-Moebius-Wul) pour un public passionné d'espace temps, de BD et de philo-mystique

Votre serviteur

Lorenzo Garnieri