dimanche 10 avril 2016

Les Cantos d'Hypérion de Dan Simmons

Certainement l'une des plus grandes oeuvres de science-fiction. Une saga au-delà de l'espace et du temps. L'histoire même de la saga nous plonge dans le vide intersidéral. Sept voyageurs (un consul, une détective, un templier, un érudit affublé d'un nourrisson, un poète, un prêtre et un colonel) doivent se rendre sur la planète Hypérion pour effectuer un pèlerinage sur le site des tombeaux du temps, où règne le terrible et mythique Gritche, créature mythique du futur qui progresse dans le temps inversé. En somme, son futur est le passé et son passé sera son futur. 
Les Cantos d'Hypérion débutent par le premier volet, Hypérion, où les sept voyageurs se sachant condamnés s'ils ne collaborent pas ensemble, vont livrer leurs motivations aux autres. Au-delà d'une simple histoire, c'est surtout le monde de Dan Simmons qui nous sera dépeint pour faciliter l'avancé de l'histoire dans "La chute d'Hypérion" dans lesquels l'action s'ouvre et l'intrigue s'intensifie.
Voici donc la base d'une véritable oeuvre métaphysique où Simmons nous brosse un univers futuriste nommé l'Hegire, constitué d'un vaste réseau distran où l'on peut voyager d'un monde à l'autre sans déficit de temps, comme dans Stargate qui s'est amplement inspiré d'Hypérion pour sa porte des étoiles. Un univers où la Terre a disparu, avalée par un trou noir, un univers en proie à la guerre contre les Extros, des humains qui ont mutés dans l'espace, et où l'Intelligence Artificielle est en passe de devenir la nouvelle espèce dominante. 
Mais c'est surtout la notion de temps qui est mis à mal par Simmons, où le temps inversé et le temps réel vont s'entre-croiser tandis que l'humanité doit faire un choix entre disparaître sous l'opulence, la facilité, le confort, ou survivre dans l'anarchie et la renonciation.   
Sans trop en dévoiler, Simmons est doté d'une écriture inventive et captivante, mêlant le suspens, l'émotion et la réflexion. Le lecteur n'est pas dupé, voir même libre, libre d'imaginer la configuration de cet univers, libre de s'imaginer ses personnages. 

Autre force d'Hypérion : son rythme. Je n'ai jamais vu une alternance de rythme aussi bien gérer dans un livre. Tantôt calme pour placer le récit et son avancée, tantôt effréné. Parfois j'avais l'impression de voir un film de Nolan (je pense à Inception) alors que je lisais un livre de Science Fiction. Notons aussi d'innombrables allusions aux poète John Keats, poète anglais du 18ème siècle et auteur du recueil Endymion.  
D'ailleurs, ce n'est pas une surprise de voir la suite de la saga "Les Voyages d'Endymion" écrite en 1997. Je dois avouer que j'ai moins aimé mais "Endymion" et "l'Eveil d'Endymion" restent tout de même d'incroyables romans de par leurs fausses pistes et leurs transversalités avec Hypérion. 
Il ne vous reste plus qu'à découvrir cette saga addictive commencée en 1989, où le temps et l'espace ne sont plus qu'un concept et où nos perceptions de l'espace-temps sont mises à mal.

Votre serviteur

Lorenzo Garnieri.

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