samedi 15 septembre 2012

Il était une fois dans le Queen's

"Au final, j'ai tout quitté, quartier, famille, amis, Mais en fait eux ils m'ont jamais quittés, je pense constamment à eux"
Une main fébrile, celle de la mère qui va appeler son fils. Elle vit sa vie d'anonyme dans le Queens, lui celui de star dans l'univers d'Hollywood. Car s'il est peu connu en France, Dito Montiel est un auteur, scénariste, réalisateur et musicien. Rien que ça. Dans "Il était une fois dans le Queens" (titre original : "A guide recognizing yours saints") il dépeint ses derniers instants dans le quartier New Yorkais avec ses amis et sa famille mais aussi son retour après des années d'absence. Il voulait tout quitté, mais eux ne l'ont pas oublié. Le Queens c'est chez nous, une vie à laquelle on veut tourner le dos mais qui nous rattrape, inlassablement. Et Dito va goûter à l'amertume du retour. 
 La réalisation du film jongle entre le passé et le présent avec virtuosité et brosse le portrait de personnages en quête d'eux même. Le passé d'abord, où le personnage de Shia Labeouf cherche à s'enfuir du Queens. Seul frein : l'amour de ses proches qu'il ignore et pourtant quand son personnage demandera à son père si un jour il l'a aimé il réalisera que oui, sa question est déplacée. Son père l'a renié par amour (excellent père joué par Chazz Palminteri). Comme sa mère qui n'a pas voulu s'immiscer dans sa vie, sa vie publique, une mère comme toute les mères qui aiment leur fils mais ne savent pas comment communiquer. Car c'est bien là où le film touche son public, il parle d'amour impossible entre enfants et parents, de cette communication invisible, des non-dits que l'on regrette trop tard. Mais Dito Montiel va plus loin en parlant de ses amis encombrants, qui l'aiment mais le gênent, le font régresser malgré eux. Pour Dito ses amis n'aiment que la baise et la violence, et pourtant ils lui sont proches et fidèles. Notamment le personnage de Channing Tatum, violent, agressif, émotif mais tellement protecteur. Toujours sur la corde raide prêt à craquer. Un Channing Tatum mal exploité je trouve dans sa carrière, bon je ne me fais pas de soucis pour lui mais il pourrait être tellement mieux vu sa prestation parfaite dans ce film. Il suffira d'un seul incident et tout se chamboulera dans la tête du perso de Shia Labeouf. "Ecoute le lui, il sait quand il faut partir" lui lancera quelqu'un. L'engrenage est amorcé, plus de retour en arrière possible. La violence ou la fuite. Seulement, quand il reviendra plus tard, sous les traits de Robert Downey Jr, la violence est toujours présente mais différente. La vie a changé, ses parents ont vieilli, ses amis ont changé, même l'amour de sa vie campé par la sublime Rosario Dawson, a refait sa vie, mais personne ne l'a oublié. C'est l'heure des comptes, le moment où l'on constate le trou béant entre son passé et son présent, mais pour quel avenir ? Ne pas se renier, mais ne pas s'oublier non plus. Dito doit se refaire une place, se rédempter. Lui la star d'Hollywood, ne peut plus se cacher derrière les étoiles. Il a enjambé sa vie et constate encore une fois que le retour en arrière est impossible. On l'a aimé, il l'a ignoré. Il se croyait mal aimé, mais au fond il est l'ingrat.
 
"Il était une fois dans le Queens" traite admirablement du thème du départ et du retour au pays, car au fond lorsque nous sommes amenés à tout quitter, le souvenir de ceux qui restent est gravé à jamais dans nos mémoires, stigmate d'une mélancolie qui ne cesse de s'accroître lorsque nous avançons dans l'âge.

Votre serviteur

Lorenzo Garnieri

Pour voir la bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=FTnMTmbcAfM

Il était une fois dans le Queens (Un Guide recognizing yours Saints)
Scénario et réalisation : Dito Montiel
Avec :
Robert Downey Jr : Dito Adulte
Shia LeBeouf : Dito Jeune
Chazz Palminteri : Monty, le père
Eric Roberts : Antonio Adulte
Channing Tatum : Antonio jeune
Rosario Dawson : Laurie Adulte
Mélonie Diaz : Laurie jeune


 

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